NOCTURAMA: A FUIR!!!!!

Publié le par ninilechat

Ca, pour la mise en scène, il s'y connait, Bertrand Bonello. Sa camera bouge, danse, tangue et, surtout dans la première partie du film, c'est époustouflant. Il fait de l'esthétisme avec tout, Bonello: le triste destin des filles de maison close tout comme les papillons noirs du pauvre Saint Laurent....

Et tout ça pour quoi? En l'occurrence, pour réaliser le film le plus bête de l'année;

Vous connaissez tous l'argument, on en a assez parlé. Un film en deux parties. Première partie: une bande de jeunes prépare un attentat, en prenant grand soin de ne pas être vus ensemble; en prenant grand soin de ne pas se faire remarquer; deuxième partie: ils se réfugient dans un grand magasin très chicos pour passer la nuit. Les admirateurs de Bonello s'étouffent de bonheur: on ne sait pas comment ils se connaissent! On ne sait pas ce qui les a réunis! On ne sait pas quel est la signification de leur acte! Mais c'est génial!

Non. C'est juste idiot....

Reprenons. Ils sont donc une petite dizaine regroupés dans un but commun: faire sauter en même temps le Ministère de l'Intérieur, une tour de bureaux, quelques voitures, et..... la statue de Jeanne d'Arc, on se demande bien pourquoi.... Dans la bande il y a deux jolies filles, une beurette et une bourgeoise, pour équilibrer; un petit couple bcbg et très amoureux qui prépare Sciences Po (Finnegan Oldfield et Laure Valentinelli); un garçon qui y est déja, à Sciences Po, et se prépare pour l'ENA (Vincent Rottiers); et des beurs descendus de Saint Denis, la jolie Manal Issa, Hamza Mediani qui adore descendre les escaliers en robe de chambre de satin et en beuglant My Way.... Evidemment que ceux là n'avaient aucune chance de se rencontrer. On sait bien que les bandes sont avant tout territoriales. Première idiotie. Mais leurs déambulations dans le métro et les rues parisiennes sont scénarisées de main de maître.

La bande se réfugie dans un magasin très élégant du centre de Paris, où il est en sécurité (????). Ils paniquent un peu, se rassurent en pensant qu'ils ne seront jamais retrouvés, impossible, ils ont pris trop de précautions, tout en laissant des empreintes partout (le niveau intellectuel pour rentrer à Sciences Po a dû bien baisser récemment...), mettent du disco à plein tube mais ne veulent surtout pas regarder les infos, ça fait trop peur! essayent des fringues par ci par là, font joujou avec les jouets.... on descend en spirale dans le trou sans fond de la bêtise abyssale. Mais Bonello se fait plaisir, montant et descendant entre les canapés design, les mannequins vêtus des tenues les plus pointues, on reste chez Saint Laurent quoi.... Y a pas de mal à se faire du bien. Ajoutons, parce qu'il faut bien mettre une dernière touche, que le Raid préfère les dézinguer plutôt que de les prendre vivants pour connaitre d'éventuelles complicités!!

Du cinéma à l'esbrouffe, du toc de chez toc, pas de la sculpture, du stuc, l'eusse stuc crû?? Que de talent gaspillé pour un grand rien au final. C'est rageant. Quand d'autres cinéastes ont des choses à dire mais ne savent les exprimer que maladroitement. Mais le terrorisme est une chose trop grave pour qu'on puisse en faire juste le support d'une démonstration de virtuosité.

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